Le Sofitel Paris Le Faubourg est né de la réunion de deux hôtels particuliers typiques du Faubourg Saint-Honoré.
Le premier, élégant édifice du XVIIIe siècle situé au n°15 de la rue Boissy d’Anglas, devint en 1830, l’Hôtel Vouillemont. Marcel Proust y fait allusion dans son oeuvre Du Côté de chez Swann. A cette époque, les voitures à cheval pénétraient sous la voûte et tournaient dans la cour devenue aujourd’hui le lobby de l’hôtel.
Fréquenté par le Tout-Paris, dont l’écrivain Pierre Louÿs et l’ambassadeur Camille Barrère, l’Hôtel Vouillemont fut également prisé par la haute société internationale. Marie-Sophie de Bavière, reine de Naples, veuve de François II de Bourbon, roi de Naples et des Deux-Siciles, sœur d’Elisabeth d’Autriche, l’Impératrice Sissi, y établit sa résidence parisienne.
Dans les années 1930, l’Hôtel Vouillemont fut acquis par un riche hôtelier, Albert delle Donne. Ses enfants, Robert et Marie en firent un centre intellectuel avec leurs amis Pirandello, Jacques et Raïssa Maritain, Jean Cocteau, Max Jacob, Robert Desnos, Léon-Paul Fargue, Francis Picabia, Fortunat Strowski de l’Institut, spécialiste de Pascal, le prince Youssoupoff, Maurice Rostand, Maurice Sachs, Stanislas Fumet parmi tant d’autres. Le cabaret le Boeuf sur le toit, alors situé une centaine de mètres plus haut dans la rue Boissy d’Anglas, contribua à faire de l’hôtel le rendez-vous des surréalistes et de la vie intellectuelle et artistique parisienne.
Magnifique bâtiment du XIXe siècle, le second hôtel particulier devint le siège du magazine Marie-Claire et fut le rendez-vous des journalistes, des stylistes et des photographes de mode.
Les deux hôtels particuliers furent réunis et constituent aujourd’hui le Sofitel Paris Le Faubourg, aux n° 15 et du 11 bis rue Boissy d’Anglas. Qu’en est-il du n°13 ? Il n’existe pas et la légende dit que c’est par superstition envers le nombre 13 que le n°11 bis lui aurait été substitué.